Il y a la maison-galerie où Alexis Luka-Lukasiewitch met en scène des oeuvres d’art, et depuis peu il y a d’autres ambitions qui s’organisent, au gré des volontés. Alexis nous a raconté comment, avec ses amis, il a débuté un projet cinématographique dont une partie prend pour décor la ville de La Châtre. De l’idée au bouclage des premières scènes tournées notamment dans l’ancienne gare, portrait d’un artiste qui crée au fil de l’inspiration. Et pas n’importe laquelle. Celle qui est collective, celle qui vient du coeur.
Au début, il y a la photo
Alexis arrive à la Châtre en 2008. Il était venu passer trois jours, mais l’histoire en a décidé autrement. De rencontres en projets, il s’attache à la ville et ses habitants, pour finalement s’installer et ouvrir sa galerie rue Nationale. Et depuis, il suit le fil. Il continue. « Parmi mes amis, il y a des photographes, des créatifs comme Vanessa Potin qui souhaitaient que l’on travaille ensemble sur un projet artistique. » C’est ainsi qu’est née l’idée d’un roman photo, dont Alexis construit les dialogues le long de ses voyages entre La Châtre et la capitale. Au bout de ses pérégrinations écrites, c’est un roman qu’il présente à ses amis.
Des liens qui inspirent
L’artiste décrit son livre, « Miroir », comme une oeuvre qui parle du « moi ». De tous les « moi », donc, de tout le monde. « Souvent, les lecteurs pensent que j’ai écrit ce livre pour eux », explique Alexis. Puis, certains lui suggèrent d’en faire un film, idée que l’artiste s’empresse de poursuivre. « Pour moi, tout le monde est artiste. Il m’importe de garder une forme d’amateurisme. » Entouré d’acteurs néophytes, Alexis lance son projet et finit par trouver producteur, équipe de tournage et financements qui permettent à l’équipe d’enregistrer les premières scènes du film. « Depuis le 19 mai, nous avons tourné quinze scènes, avec une formidable participation de la ville. Tout le monde nous a aidé. »
Créer, un point c’est tout
Pour Alexis comme pour son équipe, c’est l’aventure humaine qui prime. Ce qui importe, c’est de poursuivre ce chemin créatif, bénévolement, simplement pour le bonheur de se dire qu’ils l’ont fait. Ainsi, dans cette construction d’histoires dans l’histoire, rien n’est programmé, tout dépend… De tous. « C’est ce qu’il se passe lorsque vous mettez les acteurs en situation libre. J’aime les regarder se saisir du rôle, et du début jusqu’à la fin, je fais tout pour ne pas hiérarchiser, ne pas structurer. » Il en est de même pour l’écriture. L’auteur ne corrige pas les lignes parcourues et assume. « Je conserve volontairement les fautes, pour garder le langage comme un cri. Les gens parlent comme ils savent parler, et les lecteurs sont libres d’aimer, comme ils le souhaitent. C’est pur, et c’est fait exprès. C’est dit avec le coeur. »
Ainsi se tissent les projets d’Alexis, dans un cheminement curieux au hasard des rencontres pour toujours créer avec un regard d’enfant. Il indique que son livre est en vente à la Maison de La Presse et dans sa galerie. Quant au film, l’auteur précise qu’il devrait être diffusé en salle, et qu’il est en contact avec des professionnels du cinéma à Rotterdam, notamment.
Pour en savoir plus, rendez-vous à la galerie « L’Enfer » d’Alexis Luka-Lukasiewitch, 129 rue Nationale, La Châtre.
Crédits Photos: Vanessa Potin