Coeur Nature: “Le Bi’O Jardin au rythme de la nature”, Portrait de Nathalie Carré

Suivre le rythme des plantations, s’adapter aux changements, trouver des solutions, et y prendre du plaisir. Nathalie s’accompagne de patience et d’ingéniosité pour cultiver la quarantaine de variétés de légumes bio qui poussent “Au Bi’O jardin”. Des planches et des allées qui s’alignent, des activités qui tournent au gré des saisons. C’est la grande musique de la productrice. Dans cette partition filée au jour le jour, il faut également composer avec les grosses chaleurs, les nuits fraîches, la pluie battante qui rend le sol capricieux. Alors le quotidien n’est pas de tout repos, mais qu’à cela ne tienne. Dans cette vaste étendue de verdure organisée, saveurs et idées sont préservées, cultivées de manière toute naturelle. On y pousse donc comme Albane, la petite-fille de la productrice, haute comme trois belles pommes bio. Pleine de vie, elle nous entraîne dans l’orchestre à ciel ouvert qu’est son grand jardin, et qu’elle connaît par coeur. Rencontre avec Nathalie Carré, productrice bio de Saint Christophe en Boucherie.

Cultiver à l’endroit

Parce que c’est bien ici que tout commence, dans une volonté de cultiver l’essentiel sans mécaniser de trop pour faire place à la nature. Ce principe simple, Nathalie le partage lors de visites avec des écoles, des centres loisirs, qu’elle adapte en fonction de l’âge de son public. On apprend à reconnaître les légumes (d’ailleurs Albane est incollable), et on se réjouit de voir que les haricots ont poussé. Favoriser l’échange et la compréhension, toujours, pour ne pas “apprendre à l’envers”, comme Nathalie le dit. C’est ainsi qu’elle a mis en place un chantier collaboratif pour créer son verger bio en décembre 2016. D’ici trois ans, elle pourra y récolter pêches, cerises, abricots, pommes et poires après avoir partagé ses savoirs théoriques et pratiques lors d’une journée organisée avec l’aide d’Hervé Valoteau, guide jardiner bio. Pour cultiver au plus juste et de manière naturelle, c’est aussi sur le participatif et l’humain qu’il faut compter, sans pour autant vouloir aller plus vite que la musique. En fin d’année, elle organisera un nouveau chantier collaboratif pour créer une butte en lasagnes qui permettra la décomposition de plusieurs ingrédients, une forme de permaculture.

 

La nature, partenaire privilégié

Purin à base de plantes, huiles essentielles et paillage sont les principaux ingrédients que Nathalie emploie pour enrichir ses sols et protéger ses planches. Avec une mécanisation minimale, elle gère ainsi 8 000 m2 de terrain cultivés, dont 1 000 m2 sous abri. Parmi ses envies, celle de travailler en association, en utilisant des plantes compagnes qui améliorent le goût ou protègent les plants des insectes. Là encore il faut composer avec le rythme des rotations, les maladies d’humidité qui peuvent atteindre les serres. Mais la nature offre d’autres appuis, comme la possibilité de laisser monter les haricots avec les maïs, ou les plants d’artichauts qui poussent pour fournir de l’ombrage. La capucine sert pour éloigner les pucerons, les haies pour limiter les arrivées extérieures. En fonction des saisons, l’exploitation est même autonome en eau, avec une mare dédiée à l’irrigation des serres. L’instrument du quotidien, c’est la grelinette qui sert à aérer la terre sans la retourner. Puis, en fonction du temps et des besoins de son exploitation, Nathalie adapte son travail.

 

 

Des planches de saveurs

Ainsi va donc la musique du Bi’O Jardin. Mâche, choux, blettes et épinards en semis rejoindront bientôt les plantations extérieures, en fonction de leur enracinement. Ils y seront aspergés, désherbés et entourés de paillage jusqu’à la nouvelle saison. Près d’eux, dans la première serre, aromates, melons, piments d’espelette et haricots côtoient courges et pâtissons. Dans la serre voisine, ce sont les aubergines, courgettes, fraises et panais, puis les tomates dans la troisième serre. En intérieur et en extérieur, des courgettes pour faire un relai dans la saison, mais aussi du chou cabus, carottes, courges, patidoux et patissons. Enfin, une série de planches où radis, choux et salades poussent en rotation. Du tétragone, des aubergines et du raifort sont cultivés près de la mare. Et cette année, ce sont 10 000 poireaux qui ont également été plantés. La production est ensuite préparée et vendue sur place le vendredi après-midi, le samedi matin au marché de La Châtre, ainsi qu’à “La Ruche qui dit oui” d’Issoudun. Et à ce rythme, il est facile de comprendre que Nathalie ne compte ni ses heures, ni les quantités produites dans le détail. C’est un travail minutieux des plantes et de la terre qui se joue au bout de ses mains, et pour le reste, c’est la nature qui bat la mesure.

 

En ce qui concerne le goût, c’est de nouveau à Albane que l’on peut se fier. La petite guide ne s’y trompe pas. Les belles pommes bio qui poussent dans son grand jardin, elle les croque à pleines dents, et bien volontiers.

Vous aussi, découvrez les légumes du Bi’O Jardin. Vous pouvez même commander votre panier hebdomadaire et le récupérer au marché. Pour contacter Nathalie, vous pouvez la retrouver le samedi matin au marché de La Châtre, ou vous référer à la carte ci-dessous.

 

Retrouvez plus d’informations sur les producteurs locaux dans notre rubrique “Producteurs“.

Vous avez tous une belle histoire à raconter. Mettez-là en valeur avec le Big Berry!

Please follow and like us: